20 nov. 2008

Veni, vidi, Vichy



Pendant toute la campagne présidentielle américaine, les médias français n'ont eu cesse de mettre en avant le fait que l'un des candidats, en l'occurrence Barack Obama, était noir et de se poser sans cesse cette question: les Etats-Unis sont-ils prêts à élire un président noir. La question qui avait l'air d'être sous-entendue ressemblait plutôt à: le monde occidental est-il prêt à voir à la tête du pays le plus puissant du monde, un Noir?

La question pourrait également se poser pour la France. Cependant soyons réaliste, ce n'est pas prêt d'arriver, et cela pour une raison bien simple: la France recule. Pour beaucoup de choses mais ce n'est pas le sujet de cet article. je trouve que la France recule car du temps des colonies puis de la période post-coloniale, des représentants des colonies, notamment du Sénégal avec Lamine Gueye et Léopold Sedar Senghor, ont fait parti de la classe politique française et cela sans que ça ne pose problème. Les immigrés pouvaient venir et trouver assez facilement du travail, se marier, acquérir la nationalité, etc.

Je comprends que vu la situation économique qui ne cesse de péricliter depuis environ une décennie, les choses se compliquent pour les immigrés. Ce que je comprends moins, c'est que cela devienne une obsession telle que l'on a l'impression qu'il y a une traque de l'étranger. Cela ne concerne pas uniquement les illégaux mais également ceux qui sont régulier. Tout devient compliqué; même les choses les plus basiques. Travailler, se loger, construire une famille.

Lorsque la loi sur l'"immigration choisie" (quelle ironie) a été votée cela n'était qu'un début, s'en est suivi la politique du chiffre avec un quota d'immigrés à renvoyer à l'expéditeur et, il y'a environ un mois, B. Hortefeux a invité les 27 autres ministres de l'intégration de l'Union Européenne à Vichy. VICHY. Il fallait oser. Cette ville fait parti d'un passé douloureux et honteux de l'histoire de la France. Je ne pense pas que tout le monde ait fait le deuil de ce passé et je trouve irrespectueux pour les familles qui ont du subir cette période de voir cette ville servir d'assemblée à une nouvelle politique contre des indésirables.

La France qui a été une terre de liberté et d'accueil disparaît peu à peu au profit d'une chasse à l'étranger. Même s'il est compréhensible que l'on ne peut accueillir tout le monde, je ne pense pas qu'il soit plus intelligent de faire peur à ceux qui sont déjà là. Les immigrés sont dans leur majorité utiles: ils travaillent, payent des impôts, se donnent corps et âmes à ce qu'ils font et font tout pour ne pas s'attirer d'ennui. Ils créent une force active jeune, ce dont la France a besoin vu le nombre de personnes âgées. Les jeunes de ce pays cherchent déjà à partir de plus en plus vers d'autres pays où ils seront mieux payer et où leur talent sera reconnu à leur juste valeur, je ne pense pas que ce soit bénéfique pour ce pays de compliquer la vie des immigrés.

Imaginez juste un instant que tous les étrangers de France s'en aillent en même temps. Que se passerait-il?

15 nov. 2008

Cassoulet Forever...

Comment le mot "cassoulet" est devenu un buzz aux Etats-Unis

LePost.fr

Tout est parti d'une blague de Canal+...

Les spécialistes du marketing l'avaient à peine amorcé, Canal + l'a fait. La chaîne cryptée a lancé un buzz autour du cassoulet comme William Saurin et ses concurrents en auraient sûrement rêvé.

Commençons par le commencement. Lors de l'élection d'Obama, à New York, des journalistes de la chaîne déploient une banderole immense avec inscrit en tout aussi gros le mot "CASSOULET". Les gens présents ne peuvent pas la rater, encore moins les télespectateurs des diverses chaînes présentes.

Aperçu sur twitter de la cassouletmania
(Aperçu sur twitter de la cassouletmania)

La courbe des requêtes Google montre un net bond, surtout venu de New York.

Commence alors sur les blogs un intense débat autour de 1- ce qu'est le mot "cassoulet" et 2- ce que cette banderole venait faire ici. Yann Barthès, l'homme par qui le scandale est arrivé, ne cachait pas son émotion: "Nous ne nous attendions pas à un tel buzz. Sur les blogs, ça les a rendus fous. Le site de "Time magazine" en a parlé. Le quotidien "Dallas Morning News" a même sorti qu’il s’agissait de la pancarte la plus étrange qu’ils n’avaient jamais vue."




D'après 20minutes.fr, la page Wikipedia du mot "cassoulet" a vu le jour dans la foulée. (En fait, elle existe depuis 2004, mais a connu d'un coup un net bond d'activité).

Est-ce que cet intérêt soudain va faire revenir la gastronomie française aux Etats-Unis?

31 oct. 2008

Panem et Circenses




Soit: "Du pain et des jeux de cirques".

En période de crise, il faut que le peuple s'amuse afin qu'il ne se rende pas trop compte de la catastrophe qui se propage autour de lui. Il faut également qu'il n'en veuille pas aux riches de rester riches voire de s'enrichir. Les nantis dirigent le peuple mais on pourrait se poser la même question que Socrate posa à Platon dans Republic, "But who will guard the guardians?". Mais ça c'est un autre sujet.

Donc afin d'amuser le peuple, les médias se concentrent de plus en plus sur gens qui créent le "buzz" sur Internet. Les "buzzers" sont ces gens qui n'ont pas de véritable talent voire pas du tout et qui pètent plus haut que leur cul - excusez moi du terme - car ils arrivent à avoir une notoriété grâce au web.

On y a eu déjà droit avec Cindy Sanders et ses papillons de lumière qui auraient mieux fait de rester dans l'obscurité de son garage. Nous avons maintenant Mickael Vendetta - je me demande ce qu'en pense David - qui est pire que Cindy S. puisque lui n'a véritablement rien à vendre, même pas une voix foireuse et des chansons pourries. Just wind. Du grand néant. Bien évidemment, selon lui, il a quelque chose à apporter à la planète: la Bogossitude - attention, marque déposée! Une nouvelle religion dont il est le Dieu est dont sont exclus les gens laids, les "moches" comme il dit.

Les principes de cette nouvelle religion sont simples. Tout d'abord, il ya 3 grands commandements:
  1. Ne bois pas
  2. Ne fumes pas
  3. Fais du sport
Je présume donc qu'on peut se droguer et être inculte, par exemple.

Le personnage est imbu de sa personne, se trouve beau et intelligent, se prétend être le fils de Dieu ou de Brad Pitt nous n'en savons rien, lui non plus, et est persuadé de réussir à être riche et célèbre internationalement à 25 ans (il en a 21). Comme le lui a gentiment dit hier soir Cauet, on le lui "souhaite vraiment! Parce qu'alors si tu ne réussit pas.... T'auras l'air con mon pauv' vieux!". En plus d'un narcissisme à faire rougir de plaisir un psy, il a une mauvaise élocution accompagné d'un cheveu sur la langue qui n'aide pas, ainsi qu'un choix de vocabulaire assez limité d'autant plus qu'il radote. Il aurait pu paraître sympatique et se contentait de nous faire sourire mais trois choses empêchent que l'on puisse vouloir l'inviter à autre chose qu'à un dîner de cons: il est misogyne, sexiste et vulgaire. Pour lui, la place de la femme est au foyer, il les qualifie d'ailleurs d'"êtres inférieurs". Il estime que l'école n'est pas fait pour les hommes car ceux-ci on besoin d'agir et non de rester assis inactifs, ça c'est pour les femmes. Et enfin, il parle de déjeuners au Fouquet's (qu'il appelle Fouquette), écrit sur sa page skyblog qu'il habite avenue Foch, et "disserte" sur le rôle social d'une voiture de luxe alors que toutes ces choses sont loin d'être son quotidien.

En temps de crise, il faut que le peuple s'amuse mais lui farcir les neurones avec deux pois chiches n'est pas forcément la solution. Encore moins, lorsque le bouffon est insultant et irrespectueux de tout le monde y compris, contrairement à ce qu'il a l'air de penser, de sa propre personne. Pour prouver qu'il était intelligent, il a dit dans une interview sur LCI qu'il lisait Descartes (comme tous ceux qui ont fait philo en terminale...). Une chose est sûr, il n'aurait certainement pas pu inspirer Cogito ergo Sum.

Welcome!

Suite du blog que j'ai sur 20six: www.20six.fr/victoriashu.
Je n'ai pas eu le temps de voir comment transférer mes notes d'un blog à l'autre afin de pouvoir fermer l'autre donc si quelqu'un a une idée, je suis preneuse.
Après que 20six est perdu nos notes sur quasiment une année il ya quelques mois, je pense qu'il vaut mieux ne pas attendre une deuxième tornade pour déménager; donc me voici ici!
Enjoy!

3 oct. 2008

The United States of France


Suite à l'ampleur de la crise économique et financière secouant le monde mais plus particulièrement les Etats-Unis, le gouvernement a prit quelques mesures assez... socialiste!
Effectivement, le plan de secours de la FED aux banques n'est rien d'autre qu'une tentative de semi-nationalisation des établissements financiers concernés. D'où cet article parut dans le Time du 21 Septembre qui met en parallèle certaines décisions du gouvernement américain par rapport à ce qui se fait dans un des pays, si ce n'est LE pays, le plus représentatif de l'Etat-providence: la France.

Sunday, Sep. 21, 2008
How We Became the United States of France
By Bill Saporito

This is the state of our great republic: We've nationalized the financial system, taking control from Wall Street bankers we no longer trust. We're about to quasi-nationalize the Detroit auto companies via massive loans because they're a source of American pride, and too many jobs — and votes — are at stake. Our Social Security system is going broke as we head for a future in which too many retirees will be supported by too few workers. How long before we have national health care? Put it all together, and the America that emerges is a cartoonish version of the country most despised by red-meat red-state patriots: France. Only with worse food.
Admit it, mes amis, the rugged individualism and cutthroat capitalism that made America the land of unlimited opportunity has been shrink-wrapped by half a dozen short sellers in Greenwich, Conn., and FedExed to Washington, D.C., to be spoon-fed back to life by Fed Chairman Ben Bernanke and Treasury Secretary Hank Paulson. We're now no different from any of those Western European semi-socialist welfare states that we love to deride. Italy? Sure, it's had four governments since last Thursday, but none of them would have allowed this to go on; the Italians know how to rig an economy.
You just know the Frogs have only increased their disdain for us, if that is indeed possible. And why shouldn't they? The average American is working two and a half jobs, gets two weeks off and has all the employment security of a one-armed trapeze artist. The Bush Administration has preached the "ownership society" to America: own your house, own your retirement account; you don't need the government in your way. So Americans mortgaged themselves to the hilt to buy overpriced houses they can no longer afford and signed up for 401(k) programs that put money — where, exactly? In the stock market! Where rich Republicans fleeced them.
Now our laissez-faire (hey, a French phrase), regulation-averse Administration has made France's famed Socialist President, François Mitterrand, look like Adam Smith by comparison. All Mitterrand did was nationalize France's big banks and insurance companies in 1982; he didn't have to deal with bankers who didn't want to lend money, as Paulson does. When the state runs the banks, they are merely cows to be milked in the service of la patrie. France doesn't have the mortgage crisis that we do, either. In bailing out mortgage lenders Fannie Mae and Freddie Mac, our government has basically turned America into the largest subsidized housing project in the world. Sure, France has its banlieues, where it likes to warehouse people who aren't French enough (meaning, immigrants and Algerians) in huge apartment blocks. But the bulk of French homeowners are curiously free of subprime mortgages foisted on them by fellow citizens, and they aren't over their heads in personal debt.
We've always dismissed the French as exquisitely fed wards of their welfare state. They work, what, 27 hours in a good week, have 19 holidays a month, go on strike for two days and enjoy a glass of wine every day with lunch — except for the 25% of the population working for the government, who have an even sweeter deal. They retire before their kids finish high school, and they don't have to save for $45,000-a-year college tuition, because college is free. For this, they pay a tax rate of about 103%, and their labor laws are so restrictive that they haven't had a net gain in jobs since Napoleon. There is no way the French government can pay for this lifestyle forever, except that it somehow does.
Mitterrand tried to create both job growth and wage growth by nationalizing some big industries — as France had done with automaker Renault earlier. The successful automaker became a private company again in 1996, although the government retains about 15% of its shares.
Now the U.S. is faced with the same prospect in the auto industry. GM and Ford need money to develop greener cars that can compete with Toyota and Honda. And they're looking to Uncle Sam for investment — an investment that could have been avoided had Washington imposed more stringent mileage standards years earlier. But we don't want to interfere with market forces like the French do — until we do.
Mitterrand's nationalization program and other economic reforms failed, as the development of the European Market made a centrally planned economy obsolete. The Rothschilds got their bank back, a little worse for the wear. These days, France sashays around the issue of protectionism in a supposedly unfettered EU by proclaiming some industries to be national champions worthy of extra consideration — you know, special-needs kids. And we're not talking about pastry chefs, but the likes of GDF Suez, a major utility. I never thought of the stocks and junk securities sold by Goldman Sachs and Morgan Stanley as unique, but clearly Washington does. Morgan's John Mack calls SEC boss Chris Cox to whine about short sellers, and bingo, the government obliges. The élite serve the élite. How French is that?
Even in the strongest sectors in the U.S., there's no getting away from the French influence. Nothing is more sacred to France than its farmers. They get whatever they demand, and they demand a lot. And if there are any issues about price supports, or feed costs being too high, or actual competition from other countries, French farmers simply shut down the country by marching their livestock up the Champs Elysées and piling up wheat on the highways. U.S. farmers would never resort to such behavior. They don't have to; they're the most coddled special-interest group in U.S. history, lavished with $180 billion in subsidies by both parties, even when their products are fetching record prices. One consequence: U.S. consumers pay twice what the French pay for sugar, because of price guarantees. We're more French than France.
So yes, while we're still willing to work ourselves to death for the privilege of paying off our usurious credit cards, we can no longer look contemptuously at the land of 246 cheeses. Kraft Foods has replaced American International Group in the Dow Jones Industrial Average, the insurance company having been added to Paulson's nationalized portfolio. Macaroni and cheese has supplanted credit-default swaps at the fulcrum of capitalism. And one more thing: the food-snob French love McDonalds, which does a fantastic business there. They know a good freedom fry when they taste one.

Source: Time.com